Suivant l’espèce de mouton dont provient la laine et suivant la partie de l’animal dont elle est issue, les laines ne sont pas toutes de même qualité. Par ailleurs, rares sont les laines 100% pures, il y a une grande variété de labels et d’appellations pour s’y retrouver un petit tour d’horizon s’impose.
Les labels et appellations
Tout d’abord il y a le célèbre label woolmark et son fameux logo en forme de pelote de laine stylisée. Ce sigle désigne les produits en pure laine vierge. L’absence de fibre d’un autre animal ou synthétique est garantie. Par ailleurs ces laines proviennent de la tonte d’animaux vivants et sains et son exemptes de fibres de laine recyclées. Ce label a été créé dans le cours du siècle dernier pour accompagner la montée en puissance de l’élevage intensif de moutons à laine en Australie, Nouvelle-Zélande notamment. Aujourd’hui c’est presque 20% de la production mondiale de laine qui est issue de ces deux pays.
L’appellation 100% laine elle, peut être considérée comme trompeuse par rapport à pure laine notamment. En effet, les produits 100% laine peuvent contenir de la laine recyclée qui présente souvent l’inconvénient d’être composée de fibres courtes et abîmées qui rendent le produit fini peu durable et fragile.
L’appellation pure laine autorise jusqu’à 7% de fibres autres que la laine de mouton et l’appellation pure laine vierge elle en autorise jusqu’à 0,3% Mais il faut garder en tête que selon l’espèce de mouton dont provient la laine ou selon la partie de la toison dont il s’agit l’adjonction d’autres fibres comme de la viscose ou de la soie par exemple est nécessaire pour améliorer la qualité du produit fini. Une laine 100% pure mais issue d’un poil de toison dru serrait très rèche et inconfortable à porter par exemple.
La qualité de la laine dépend pour commencer de l’espèce du mouton dont elle provient
En fonction de leur espèce les animaux donnent de plusieurs kilos à quelques grammes de laine. Les prix varient d’autant.
La laine de mouton mérinos est la plus répandue. Ce mouton à laine très productif et d’excellente qualité semble provenir du Nord de l’Afrique. Acclimaté en Espagne pendant la fin du Moyen-Age c’est une espèce qui a été rapidement convoitée par les pays du Nord de l’Europe. Mais les espagnols, pour conserver leur monopole sur l’exportation de cette laine interdisaient l’exportation d’un mouton vivant hors de leur territoire sous peine de mort… Peine perdu les magnifiques moutons mérinos de la bergerie royale de Rambouillet sont la preuve que leurs efforts ont été vains et sous l’impulsion de Colbert les efforts français pour acclimater cette espèce ont fini par porter leurs fruits. La laine merinos est aujourd’hui celle que l’on trouve le plus facilement. Elle est d’excellente qualité.
Mais d’autres pays ont favorisé des espèces de moutons qui donnent des laines locales ou plus spécifiques tout aussi intéressantes comme par exemple les île Shetland et leurs moutons du même nom. La laine Shetland provient des moutons de cette île écossaise. Il s’agit d’une race rustique et naturelle non sélectionnée par l’homme qui a très peu évolué depuis sa domestication à l’âge de bronze. Sa laine est fine et douce et les couleurs sont très variées. Elle est très chaude et peut être portée à même la peau. D’une façon générale plus le climat est rigoureux plus la sélection naturelle a favorisé des animaux aux toisons épaisses et denses d’excellente qualité. Le mouton Shetland est de petite taille et donne environ 1,5 kg de laine par tonte.
Les moutons islandais, moins connus donnent une laine très typique dont les islandais fabriquent des pulls célèbres dans le monde entier. Il s’agit des fameux Lopi tricotés avec les poils de duvets mêles aux poils de toison de surface absolument à toute épreuve contre le froid.
Les magasins spécialisés dans la vente de produits pour artistes du feutre vous proposeront aussi de la laine de moutons bergshaf autrichiens, une laine que je n’ai pas encore eu la chance d’essayer.
Poils de jarre ou poils de bourre tous les poils n’ont pas les même qualités
Les animaux possèdent une toison à deux niveaux. La toison de surface ou manteau externe qui reste toute l’année appellée poils de jarre. Et la toison de dessous ou duvet qui se densifie principalement pour protéger l’animal en hiver appellée poils de bourre.
En Islance ces deux toisons sont respectivement appelée Tog et Pel.
Les poils de jarre sont généralement raides, épais, colorés et peu denses, c’est la partie visible de la toison. Tandis que le duvet est doux et fin mais relativement court. C’est cette sous-couche qui emprisonne l’air au contact de la peau de l’animal, le protégeant ainsi du froid.
Enfin, selon qu’elle vient du dos, du ventre ou des pattes de l’animal la laine sera de qualité très variée
La laine du dos, de la poitrine et des flancs sera plus fine et plus prisée que la laine du haut des pattes et du cou généralement moins délicate. Chaque partie de la toison est utilisée pour des projets différents : la première pour les pulls et les écharpes, la seconde plutôt pour les chaussettes ou les manteaux. Le reste de la laine sert plutôt à la confection de tapis car elle n’est pas assez douce pour assurer un confort satisfaisant aux vêtements.
Quelle laine choisir pour quel projet ?
Les artistes du feutre privilégient généralement la laine merinos cardée plutôt prise dans le duvet sur le dos de l’animal. La laine qui provient du manteau externe est souvent intéressante à utiliser brute et naturelle pour faire des effets notamment en feutrage à l’aiguille. Elle permet par exemple si elle est frisée d’imiter le pelage d’un caniche sur une figurine ou si elle est sombre et drue d’approcher le rendu des piquants d’un hérisson.